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XAVIER : GUIDE CHIRURGICAL

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Ton premier souvenir de montagne ?
La pointe de chabournéou dans le valgaudemar. Première course d’alpinisme sur glacier avec le CAF. En ski de randonnée c’était à la Ratelle à Crevoux vers 1985… c’était dur de suivre le rythme et d’arriver au bout je me souviens mais tellement beau et heureux d’être en montagne.
Mes parents ne pratiquaient pas spécialement la montagne. Ce sont des professeurs de sport au collège qui m’ont initié à l’escalade.

Comment devient-on guide et chirurgien-dentiste ? quel est ton parcours ?
En fait je voulais être professeur de sport. J’ai manqué un examen et je me suis finalement dirigé vers la profession dentaire. Un peu par hasard et un peu encouragé par mes parents qui ne souhaitaient pas vraiment que je sois enseignant (ils étaient eux-mêmes enseignants).

Parallèlement à mes études, je grimpais souvent, notamment à Ceüse, Buoux, dans les calanques et je pratiquais le ski de randonnée l’hiver. En 1993 l’accès au brevet d’état de guide de haute montagne a été modifié il n’y avait plus besoin de passer l’accompagnateur ou le monitorat d’escalade au préalable. Ça tombait l’année ou je terminais mes études. j’ai fait une préparation au CRET à Briançon pour présenter le probatoire et ça l’a fait.

En début de carrière J’ai donc passé mon diplôme d’aspirant guide puis de guide tout en commençant ma carrière de chirurgien-dentiste. Je faisais des collaborations ou je travaillais comme salarié au centre mutualiste, ce qui me laissait du temps libre. A cette époque il est vrai que j’étais davantage attiré par la montagne et les grands espaces.

Comment se sont articulés la pratique de tes deux activités tout au long de ta carrière ?
En 2002 je me suis installé à L’argentière où j’ai exercé les 2 activités pendant de nombreuses années. Le métier de guide de façon plus ponctuelle. L’été avec des sorties en haute montagne sur 2 jours ou l’hiver en ski de randonnée ou en cascade de glace à la journée.
Durant ces années de double activité je trouvais un équilibre qui me permettait d’avoir toujours de la motivation. Le cabinet offrait la régularité du travail et de ne pas être météo dépendant. La montagne, l’oxygénation, les grands espaces et le partage avec les clients.

Pratiques tu encore le métier de guide aujourd’hui ?
Je n’exerce plus le métier de guide mais je fais toujours mes recyclages.

As-tu pensé un jour à faire un choix entre les deux activités ? ou peut-être as-tu été
obligé de faire un choix ?
Le métier de guide exclusif est un métier qui avec le temps devient dur physiquement et la gestion de la météo, des conditions de la montagne, des groupes et des risques sont parfois durs et stressants à gérer. J’ai fait le choix du métier de dentiste et de garder la montagne en loisir.

Que t’a apporté ton métier de guide dans ta pratique de la dentisterie. Et inversement ? Vois-tu des similitudes entre ces deux pratiques (concentration, engagement, attention aux clients…) ?
Des similitudes se retrouvaient dans ces 2 activités comme la prise en charge des gens, le
choix de l’itinéraire/du traitement, la concentration, la prise de décisions… La prise de risque et l’engagement dans une moindre mesure. La montagne restant potentiellement plus à risque.

Partages tu des sorties en montagne avec ton associé qui je crois savoir est également pratiquant?
Avec mon associé le Dr Stéphane Sapena nous avons partagés de belles sorties comme cette belle course qui est la traversée de la Meije je me souviens mais aussi de nombreuses randonnées à ski. Le fait de pouvoir partager cette passion a évidemment un impact positif sur notre entente au cabinet. J’ai eu aussi l’occasion de faire la traversée du Cervin, autre belle course des alpes, avec le Dr Virgil Martin-Granel. Avec les Dr Thierry Escanez et Olivier Risoul, amis de longue date, accompagnés d’autres confrères montagnards nous avons fait de beaux voyages ski de randonnées comme les volcans d’Araucanie au Chili, le Park des Grands Tetons au Wyoming, la Norvège, l’Islande.

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Ski de randonnée en Norvège
photo X. Baudry

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La Meije
photo X. Baudry

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Ski de randonnée au grand paradis – peut être certains confrères se reconnaitront ?
photo X. Baudry

Ton plus beau souvenir en montagne ? Eté ou hiver ?
Eté

Lever ou coucher de soleil ?
Lever et coucher de soleil, le choix est impossible.

Refuge ou bivouac ?
Bivouac

La Grave ou Chamonix ?
plutôt la Grave, bivouac, été, escalade.

Soupe ou tartiflette ? ,
soupe

Ski, alpinisme ou escalade ?
Escalade

Ta plus belle course d’alpinisme ?
Plus belle course: difficile de faire un choix mais je dirais la traversée de la Meije pour son côté varié, esthétique et historique.

Ta plus belle course en ski de rando et en ski hors piste ?
En ski de randonnée peut-être la traversée du Hvannadalshnjúkur point culminant de l’Islande pour la beauté de l’itinéraire et le jour permanent.

Ton site d’escalade préféré ?
Buoux et Ceüse. Pour les grandes voies ce sont les Dolomites j’adore cet endroit j’y vais
chaque année depuis 10 ans.

Une autre passion ?
Le base jump

Parce que le métier de guide, même si il parait idyllique, n’est pas sans difficultés, ton pire souvenir en montagne ?
La descente du mont Rose dans le mauvais temps au milieu d’énormes crevasses et le visage criblé par du grésil comme du petit plomb de carabine.

Comment vois-tu l’évolution de la pratique de la montagne au regard de la modifications des conditions climatiques et ses conséquences ?
La haute montagne évolue mal on l’entend régulièrement. Éboulements plus fréquents et
généralisés, fonte des glaciers… Des courses glaciaires classiques disparaissent ou deviennent plus dangereuses, plus techniques et moins intéressantes car plus caillouteuses. Les intersaisons se réduisent. Les conditions varient rapidement il faut être de plus en plus opportuniste et avoir des plans B.

Question passation : peux-tu nous recommander une consoeur ou une confrère du département pour la prochaine newsletter?
Noemie Letzelter, praticennne briançonnaise et grande sportive.

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Les Dolomites – photo X. Baudry

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